Alsace : appel pressant aux banques et à la région en faveur des PME et TPE… Article des DNA
Alsace : appel pressant aux banques et à la région en faveur des PME et TPE… Article des DNA
René Hans préside Capital Initiative, structure qu’il a créée en 1998.
En partenariat avec la CGPME, le fonds de solidarité et de proximité Capital Initiative prend une dimension nationale et interpelle les banques. En Alsace, il sollicite les établissements de la place et la Région Alsace, via son fonds Alsace Croissance, pour une enveloppe de 15 millions d’euros.
« Le manque de financement des PME est une maladie contagieuse, une entreprise sur quatre qui dépose son bilan y a été contrainte du fait de l’insolvabilité d’un de ses clients, c’est inadmissible, il faut se serrer les coudes et réagir », s’emporte l’expert-comptable René Hans qui a créé le premier maillon de Capital Initiative en 1998 à Bollwiller.
Depuis, six autres structures Capital Initiative ont été montées dans la région et une bonne dizaine en Vieille France, notamment à Paris, à Bordeaux et à Lille. « Chaque entité est indépendante, elle est souvent créée à l’initiative d’un ancien chef d’entreprise et elle se soumet à l’éthique de Capital Initiative dont elle utilise la marque », explique Lucas Fattori de l’antenne mulhousienne.
Pour l’heure, la structure historique de ce groupe reste, de très loin, la plus puissante avec un fonds qui dépasse le million d’euros. L’an dernier, elle est intervenue pour le compte de 45 entreprises et a facilité le déblocage de 7,6 millions d’euros de financements, principalement via la médiation du crédit, mais aussi en direct, en jouant l’intermédiaire entre les sociétés et les banques. Cela a permis à ces PME et ces TPE de passer un cap difficile et a évité la perte de près de 300 emplois dans le secteur de Mulhouse.
De plus, lorsqu’aucun arrangement financier ne s’est avéré possible, Capital Initiative a déclenché son dispositif de rachat d’actifs mobiliers ou immobiliers, et ce au profit de cinq entreprises pour 920 000 euros.
Une forme de « Mont de Piété » moderne
« Cela a fourni de la trésorerie aux entreprises concernées qui ont, du coup, pu remonter la pente », explique l’administrateur Jean-Michel Clerc, membre de la CGPME et du Ceser-Alsace. Techniquement, Capital Initiative touche alors un loyer et se refinance auprès des banques : elle peut aussi bénéficier des garanties Oséo.
Mais pas question de devenir un centre de profit : en cas de meilleure fortune, le client récupère la propriété de ses biens, de ses machines ou de ses locaux, à prix coûtant, hormis les frais de procédure. Bref, une forme de « Mont de Piété » moderne appliquée à la petite et moyenne entreprise. Et tout ce dispositif de solidarité, René Hans veut à présent le démultiplier nationalement.
Et même au-delà puisque des projets Capital Initiative sont déjà en cours de montage en Allemagne, en Turquie, au Maroc et en Suisse. De surcroît, ajoute le promoteur de l’opération, « cette formule se révèle d’autant plus indispensable en période de crise que les banques réduisent leur exposition dès que leurs clients traversent des zones de turbulence, voire ferment le robinet du crédit ».
Reste que la démarche de l’équipe de René Hans n’a rien de philanthropique : « pour que nous intervenions, il faut que l’entreprise soit viable, en capacité de redressement ». L’expérience accumulée favorise évidemment les discussions actuelles avec les banques : « Nous sommes en train d’élaborer en Alsace des conventions avec la Banque Populaire et la Caisse d’Épargne », affirme l’expert-comptable.
Intervenir en direct
Reste que les établissements financiers n’ont visiblement pas l’intention d’abonder une enveloppe financière qui serait gérée par un tiers, ils souhaitent intervenir en direct, quitte à le faire en partenariat avec Capital Initiative. Alors, pour garnir cette enveloppe de 15 millions d’euros, le fonds de solidarité mulhousien et le patronat des PME, via la CGPME, se tournent vers le conseil régional et son fonds Alsace Croissance, doté de 50 millions d’euros.
Le premier contact n’ayant pas été fructueux, René Hans a repris son bâton de pèlerin : il rencontrera prochainement -le rendez-vous est fixé- l’ancien ministre François Loos, vice-président de la Région Alsace et en charge de l’économie.
Le 29/09/2011 par Chr. L.
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